Les gens ordinaires
Il y a ceux qui naissent à l'aube et ceux qui naissent au crépuscule
Puis ceux qui naissent ensemble, la nuit tombée, leurs étoiles se bousculent
Il y a ceux qui par nécessité vous éduquent, vous habillent de leurs égards
Puis ceux qui par futilité vous reluquent, vous déshabillent de leurs regards
Il y a ceux qui suivent un chemin balisé, le seul qui leur soit enseigné
Puis ceux qui balisent et changent de chemin, faute de s'être renseignés
Il y a ceux qui s’arrêtent à chaque feu pour rester dans les clous de la loi
Puis ceux qui se croient tout permis, sautant les cases comme au jeu de l’oie
Il y a ceux qui désirent aller loin, simplement pour être et savoir
Puis ceux qui font du sur place, ne conjuguent que paraître et avoir
Il y a ceux qui se relèvent après la chute, de véritables guerriers dans l’âme
Puis ceux pour qui le facteur chance se provoque et point ne se réclame
Il y a ceux qui souhaitent travailler plus pour gagner beaucoup plus
Puis ceux qui paient trop d’impôts, être riche, c’est vraiment un malus !
Il y a ceux qui ne veulent plus servir de pions et sortir de l’échiquier
Puis ceux qui mènent le jeu, à tous les coups, ils sortiront le chéquier
Il y a ceux qui roulent en BM pour montrer qu’ils en ont plein le réservoir
Puis ceux qui roulent sur l’or mais qui tracent pour éviter de se faire voir
Il y a ceux qui fument même quand ils savent que leurs poumons crachent
Puis ceux qu’on dit fauchés, pas de souci, pour la clope, il y a toujours du cash
Il y a ceux que le changement n’affecte guère, les vrais amis, eux ils restent !
Puis ceux qui se disent vos potes et au moindre clash retournent leurs vestes
Il y a ceux qui tournent en rond, la nostalgie, c’est tout le temps la même histoire !
Puis ceux qui tournent la page et d’un seul geste les noms s’effacent du répertoire
Il y a celles à qui on offre des fleurs et celles qu’on envoie sur les roses
Puis celles qui tombent à nos rimes comme celles qui nous larguent en prose
Il y a ceux dont les sentiments se lisent les yeux dans les yeux
Puis ceux qui par pudeur préfèrent se taire que passer aux aveux
Il y a ceux pour qui le mariage se taille dans la plus précieuse des pierres
Puis ceux qui pensent qu’un ménage se limite à un balai et une serpillière
Il y a ceux qui s’aiment vraiment, ensemble ils poursuivront sans relâche
Puis ceux qui saignent constamment, tendres victimes de l’amour vache
Il y a ceux qui font des enfants et des enfants qui refusent de grandir
Puis des enfants qui deviennent parents, mais ça, qui aurait pu le prédire ?
Il y a ceux qui construisent leur parcours en prenant modèle sur les anciens
Puis ceux qui marchent en solo, sont-ils pour autant maîtres de leur destin ?
Il y a ceux qui vieillissent mais peuvent compter sur les êtres proches
Puis ceux qui misent sur la retraite, côté affectif, pas mal de trous en poche
Il y a ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas
Puis ceux qui y croient mais seulement quand vient l’heure du trépas
Il y a ceux qui partent loin de ce monde, escortés par les regrets
Puis ceux qui jurent que dans une prochaine vie, ils feront plus de progrès
Enfin, il y a ceux qui naissent, rient, pleurent et un beau jour s’éteignent
Puis ceux qui s’aperçoivent que l’amour est la seule chose qui vaille la peine
Les gens ordinaires, c’est vous, c’est nous, c’est eux, c’est moi !
Il y a ceux qui inspirent des textes puis ceux qui écrivent à l’encre de leurs voix !