Un spectre en armure vient sonder les airs et de son murmure laser, il lézarde le mur du son. Il s'insinue dans tes sinus, tes synapses, brouille tes signaux sans te faire signe et assigne tes six sens à résidence. Ses balles fusent de nulle part comme un feu sans silex. Tu n'as aucun stigmate mais il a bien signé son crime. Invisible, inaudible, inodore, c'est un furtif, un vrai matador. Un tireur embusqué que l'on appelle silence.
Le silence est assassin et son silencieux ne manque que rarement ses cibles, des sujets dissidents au verbe pas toujours licencieux mais que l'arbitraire se plaît à licencier à réduire au silence. Le silence aime aussi les armes blanches et tu n'as que six sens. Il est une armée de javelots mais tu n'as que six lances et si l'ombre éclipse ta silhouette, tu seras nul si recouvert et la minute de silence sera longue, si longue...
Tous ces cyclones, ces cyclopes, ces sinistres, ce cynisme, de Charybde en Scylla, tu en perds tes syllabes. Ce monde est parfois si laid que ta voix se fait si lasse, se fait silence. Mais si dans ton silence tu persistes, jamais tu ne donneras le la et tes si resteront au sol. Alors si tu sais maintenant que le silence n'est pas d'or et qu'on ne change pas le monde seulement avec des si, lance-toi !
Phénix ( ou Lyric de son surnom)